Lionel et Fabrice Martel : « Nous sommes spécialisés dans chaque cœur de métier des TP »

le  – Séverine RENARD – Rhône

Lionel et Fabrice Martel : « Nous sommes spécialisés dans chaque coeur de métier des TP »
© Martel Groupe – « Depuis quinze ans, nous avons bâti le groupe en élargissant nos compétences »

Depuis bientôt un demi-siècle, la famille Martel développe et fait prospérer, grâce à ses 200 collaborateurs, un groupe qui n’était au départ qu’une petite entreprise de transport de granulats. Aujourd’hui, les neuf entreprises de Martel Groupe possèdent toutes un savoir-faire spécifique dans le secteur du BTP. Ce panel de compétences permet au groupe de répondre aux multiples demandes de ses clients et de faire vivre sa promesse : « Entreprendre pour satisfaire ».

Racontez-nous les origines de Martel Groupe ?

Notre père, Georges Martel, a créé une société de transports de granulats en 1971. En 1988, nous sommes entrés dans l’entreprise SEEM (Société d’exploitation des entreprises Martel), qui employait à l’époque douze salariés. En 2001, notre installation à Saint-Laurent-de-Mûre a été un virage important car cette implantation nous a permis de nous développer au sortir de la crise des années 1990. Nous avions alors 24 salariés et réalisions 3 M€ de chiffre d’affaires sur des activités de déconstruction, terrassement, VRD et transport. En 2004, notre père a pris sa retraite et, la même année, nous avons créé SDC (Société Désactiv’Concept), spécialisée dans le béton décoratif pour les aménagements urbains.

Aujourd’hui, quelles offres proposez-vous ?

Martel Groupe s’est peu à peu développé pour offrir un panel de services le plus complet possible à ses clients. Nous avons toujours fait le choix de nous spécialiser dans chaque cœur de métier des travaux publics. Cette diversification est un bon moyen d’éviter la sous-traitance, tout en satisfaisant les demandes. Aujourd’hui, nous avons neuf entreprises et un bureau d’études qui nous permettent d’être présents dans les secteurs des travaux publics, du désamiantage, de la maçonnerie, du béton décoratif, de la gestion d’espaces verts, de la fabrication de béton prêt à l’emploi et de l’exploitation de carrières. Depuis quinze ans, nous avons bâti le groupe en élargissant nos compétences.

Quels ont été les temps forts de votre développement ?

Après la création de SDC en 2004, nous avons continué à enrichir nos savoir-faire. En 2006, nous avons fondé MTP (Maçonnerie travaux publics) dans le génie civil et la maçonnerie. Puis, en 2011, nous avons repris à la barre du tribunal de commerce la société Regil TP. Positionnée sur les mêmes métiers que SEEM, Regil TP nous intéressait pour sa situation géographique. Basée à Grigny, l’entreprise nous permettait de rayonner sur la porte sud de Lyon. L’année suivante, en 2012, nous avons créé DRA (Désamiantage Rhône-Alpes). En 2013, nous avons fait nos premiers pas dans une activité industrielle avec SEBM (Société d’exploitation des bétons Martel) pour la production de béton prêt à l’emploi et SEEM Carrière de la Picardière pour les granulats. Enfin, en 2016, nous avons ouvert SEBM Sud à Grigny et avons pris une participation dans la société Robert espaces verts, qui fait de l’embellissement d’accotement.

Que pèse Martel Groupe aujourd’hui ?

Nous enregistrons 46 M€ de chiffre d’affaires consolidé, en croissance de 15 % par an depuis le début des années 2000, et employons quelque 200 salariés. Nos clients sont à 80 % des acteurs privés, principalement des promoteurs nationaux et régionaux comme Bouygues Immobilier, Vaillance Immobilier, ou encore des entreprises générales comme Léon Grosse ou Fontanel, et 20 % d’acteurs publics, notamment des communautés de communes. Il y a dix ans, le secteur public représentait 35 % de notre chiffre d’affaires mais, au fil du temps, la baisse du nombre de marchés publics et les prix très bas nous ont amenés à privilégier d’autres secteurs. Désormais, nous voulons revenir à ce ratio de 35 % public et 65 % privé en nous positionnement sur les marchés d’assainissement et VRD.

Comment allez-vous maintenir votre niveau de croissance ?

Jusqu’à présent, nous nous sommes essentiellement développés par croissance organique et avons connu de belles réussites. Par exemple, notre activité de désamiantage a doublé son chiffre d’affaires en 2017 pour atteindre les 2 M€, et devrait s’inscrire dans la même lignée cette année. Nos activités industrielles fonctionnent également très bien : 95 000 m3 de béton prêt à l’emploi produits et 120 000 tonnes de granulats provenant de la carrière Picardère. À l’avenir, nous allons sans doute nous tourner vers de la croissance externe.

Ces croissances externes pourraient-elles vous amener à vous développer hors de la région lyonnaise ?

C’est un axe de réflexion… L’essentiel de nos chantiers se concentre dans un rayon de 50 km autour de Lyon.

Pouvez-vous nous parler de quelques chantiers récents ou en cours ?

En 2017, nous avons mené la déconstruction et le désamiantage du projet de l’Hôtel-Dieu à Clermont-Ferrand. Un chantier de 3 M€ auquel DRA et SEEM ont pris part. À Villeurbanne, nous poursuivons le désamiantage et la déconstruction intérieure du bâtiment de la Carsat, soit 10 000 m2, pour un budget de 1,2 M€. L’an dernier, nous avons également réalisé les travaux de terrassement et de voirie de l’extension du parking P5 à l’aéroport Lyon-Saint Exupéry. Dans le secteur public, nous avons créé deux bassins pour le traitement des eaux pluviales pour la Ville de Saint-Pierre-de-Chandieu. Actuellement, parmi nos projets d’envergure, il y a les travaux de dépollution et de terrassement de la chaufferie Dalkia, à Saint-Fons, pour une enveloppe de 2 M€ et la construction du siège social de Bonduelle sur la ZAC EverEst, à Genas, où nous intervenons pour le terrassement et les VRD.

Comment gérez-vous les matériels, si importants pour exercer vos métiers ?

Nous avons une politique de renouvellement des matériels tous les quatre ans, ce qui nous permet de toujours travailler avec les outils les plus performants pour nos collaborateurs. Nous investissons environ 2,7 M€ par an pour acheter de nouveaux équipements. Dans notre flotte, nous disposons de quarante camions et trente pelles de terrassement par exemple. Récemment, nous avons fait l’acquisition d’une superbe machine : une pelle de déconstruction de 70 tonnes avec un bras de démolition de 32 mètres. Avoir ce type de matériel dans une PME régionale, c’est plutôt rare !

La qualité des hommes est-elle tout aussi essentielle ?

Nous formons beaucoup nos futurs collaborateurs en ayant recours à l’alternance. Tous corps de métiers confondus, nous accueillons une quinzaines de personnes en alternance chaque année. C’est capital de bien former notre future main d’œuvre, et surtout de bien préparer l’intégration dans le groupe. Nous veillons à amener du sang neuf dans nos équipes.

Retour sur deux chantiers emblématiques à Lyon

Martel Groupe a participé au chantier de déconstruction de la prison Saint-Joseph, à Lyon. Dans un espace contraint, où il a fallu assurer une gestion optimale de l’évacuation des déchets, la société SEEM a eu recours à une machine Hyundai de 50 tonnes et un bras de démolition de 23 mètres. Pour les tubes nord et sud du tunnel de la Croix-Rousse, trois sociétés du groupe, SEEM, MTP et SDC, ont mobilisé leurs équipes pour les travaux de marinage, couche de forme et revêtements routier et piétonnier. Sur ce chantier, plus de 16 000 tonnes d’enrobés ont été appliquées et 25 000 m2 de revêtements existants ont été détruits, puis évacués pour être recyclés.

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